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LES NOUVELLES

12 Juin 2021

Journée Internationale contre le travail des enfants

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Port-au-Prince, Le 12 Juin 2021

A l’occasion de la journée internationale contre le Travail des Enfants, le 12 juin, la neuvième édition d’AGORA recevait des personnalités de référence, comme Guerline Jean-Louis, directrice du Travail au ministère des Affaires Sociales et du Travail Fabrice Leclercq, directeur du Bureau International du Travail (BIT) en Haïti, Cherlie Aimée Registre, de la fondation Maurice Sixto spécialisée dans l’accueil et le soutien des enfants en domesticité, Laeticia Degraff, psychologue de l’organisation RAPHA, qui met en œuvre des programmes de prévention à la traite et détention des mineurs, et Samuel Céliné journaliste de Ayibopost, qui représentait le regard et les devoirs de la presse. Autour de Luckner Garraud, ils ont évoqué différents aspects du Travail des Enfants et la situation en Haïti.
 

Avec aujourd’hui 152 millions d’enfants qui sont en situation de travail dans le monde, dont 73 millions dans des conditions dangereuses pour leur bien-être, l’objectif d’éradication du travail des enfants de l’Organisation Internationale du Travail (BIT) est ambitieux. « On se le fixe en essayant de s’en rapprocher le plus possible mais cela demande pas mal d’actions de nombreux acteurs de manière conjointe pour pouvoir y parvenir », explique Fabrice Leclercq, invité à brosser un état des lieux général au niveau international. En effet, 2021 est l'année internationale pour l'élimination du travail des enfants, comme le déclare la résolution 73/327 des Nations Unies et sera une occasion importante d'accélérer l'action en vue de la réalisation de l'objectif des ODD consistant à mettre fin au travail des enfants d'ici 2025, et de relever les défis posés par la pandémie de COVID-19 à cet égard. Elle servira également à créer une dynamique en vue de la cinquième conférence mondiale sur l'éradication durable du travail des enfants, qui sera accueillie par le gouvernement sud-africain en 2022. « Les formes de travaux à éradiquer sont celles qui mettent en danger le bien-être et la raison d’être des enfants qui est de s’éduquer et d’ambitionner par la suite l’obtention d’un travail décent », poursuit-il.

En Haïti, on estime à 407,000 le nombre d’enfants en domesticité, selon Guerline Jean Louis du MAST, qui toutefois précise que ce sont des chiffres de 2015, et rappelle que « la domesticité ce n’est pas un travail, c’est de l’exploitation ». Face à ce constat, le ministère s’avoue impuissant, « il existe une loi datant du 5 juin 2003 relative à l’interdiction et à l’élimination de toute forme d’abus, de violence et d’exploitation mais malheureusement cette loi n’a pas de mesures coercitives, elle reste donc une loi administrative. »


Beaucoup d’efforts restent à faire. Sur le terrain et dans les mentalités comme le souligne Cherly Aimée Registre, qui parcourt le pays et ses zones les plus vulnérables pour la Fondation Maurice Sixto, afin de sensibiliser les familles contre le travail des enfants envoyés en ville. « L’absence de planification familiale est l’une des causes de la domesticité » explique-t-elle, en concluant, « un enfant en domesticité est un enfant dont tous les droits sont violés. »
 

Laetitia DeGraff, psychologue, rencontre au quotidien des enfants ayant passé cette épreuve et constate tristement que « les enfants en domesticité sont les plus exposés aux violences physiques, psychologiques, morales, maltraitances et exploitations sexuelles. » Comment faire évoluer les mentalités dans un pays qui pour une part considère comme culturel ce travail ? C’est la question qui mobilisait les interlocuteurs du dernier plateau. « Les enfants en domesticité ont aussi leur rôle à jouer dans la lutte contre la domesticité, mais pour ce faire ils doivent connaitre leurs droits. D’où l’importance de la vulgarisation et de la formation » explique la psychologue. Le journaliste Samuel Céliné, qui a signé plusieurs articles dans Ayibopost sur les orphelinats invite les médias à prendre leur rôle à cœur : « La presse peut aider, la presse doit aider (...) elle doit arrêter de suivre, elle doit donner le ton. »
Retrouvez l’intégralité de l’émission du 12 juin 2021 contre le Travail des Enfants.

AGORA

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