Port-au-Prince, Le 17 Juin 2019

 

Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse : MADECTH préoccupé par la pire sécheresse qui frappe Haïti depuis environ 40 ans et le nouvel épisode de crise alimentaire qui menace le pays.

 

En dépit de la situation politique délétère, ces derniers jours, dans le pays, le Mouvement d’Appui pour le Développement des Collectivités Territoriales Haïtiennes (MADECTH) - par ses actions de lutter contre le changement climatique, de lutter pour la protection de l’environnement, de la gestion de la biodiversité et la promotion du développement durable - tire la sonnette d’alarme face à la sécheresse récurrente qui sévit dans le pays depuis le début de l’année 2018 à avril 2019. Ce phénomène qui frappe le pays de plein fouet engendre, entre autres, une perte de production et productivité agricole, l’insécurité alimentaire, la pénurie d’eau dans le pays, la quasi-diminution du pouvoir d’achat des citoyennes et citoyens notamment les gens qui habitent dans les milieux ruraux sans oublier le secteur de la production animale via l’élevage qui est l’une des grandes victimes.

 

Malgré cette crise récurrente, aucune mesure n’est adoptée par l’État haïtien pour venir en aide aux exploitants agricoles qui végètent dans la pauvreté chronique. D’après le constat, les dix départements géographiques du pays sont globalement touchés par la pire sécheresse qui frappe le pays depuis environ 40 ans avec une emphase particulière des départements du Nord-Ouest, du Nord-Est, du Centre, de l’Artibonite, de l’Ouest et des Nippes.

 

À la base de cette situation, le phénomène El Niño qui ravage de plein fouet les vastes plantations des paysannes et paysans, la dégradation des sols sous de formes multiples: l’érosion, la perte de fertilité et la salinisation de sols, le dépérissement de forêts, la perte de la biodiversité, l'extrême vulnérabilité des écosystèmes des zones sèches à la surexploitation et à l'utilisation, le surpâturage et des pratiques d'irrigation inappropriées, la diminution de la qualité et des quantités des ressources en eaux douces accessibles à la population. En effet, les causes de la dégradation des terres sont d’abord directes associées aux activités humaines: la déforestation, le déboisement et les pratiques agricoles inadéquates. Pour ce qui est des causes favorisantes ou aggravantes, l’on peut citer pauvreté, mécanisme foncier inapproprié, faiblesse de la gouvernance et les variations climatiques etc.  

 

La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse célébrée ce lundi 17 juin 2019, autour du thème : « Construisons l'avenir ensemble », est une occasion pour MADECTH de rappeler à la population en générale que « la neutralité en termes de dégradation des terres » est possible moyennant un fort engagement des communautés, de la société, de l’État civile et une coopération à tous les niveaux. Soulignons dans la même veine que chaque année, 24 milliards de tonnes de sols fertiles se perdent dans le monde. La dégradation des terres arides entraîne, dans les pays en développement comme Haïti, une réduction du produit national brut de 8 % par an. Pour Haïti, la perte annuelle en terre est estimée à environ 37 millions tonnes métriques (TM), soit en moyenne un équivalent de 15 TM / ha / an (INESA, 2008). Aussi, dans cette radiographie, l’on peut mentionner que la détérioration de la végétation naturelle est due à une diminution de l’écosystème forestier à un rythme moyen de 2.5 ha / an (MDE, 2006) ; les 25 des 30 bassins hydrographiques du pays sont dénudés et le niveau d’érosion est globalement élevé ; plus de 50 % des sols, dans les zones de pente, sont érodés ou soumis à des risques très élevés d’érosion.

 

En cette Journée mondiale, MADECTH rappelle à tout un chacun l’impératif de lutter contre la désertification et la sécheresse (liaison à l’ODD 15).  Et ce, dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement durable. Et par rapport à la gravité de cette situation, MADECTH croit qu’il nous faut protéger la terre, la restaurer et en faire un meilleur usage pour réduire la migration forcée, améliorer la sécurité alimentaire et stimuler la croissance économique.

 

Rappelons qu’Haïti a signé le 15 octobre 1994 la convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse.  La ratification, adhésion et acceptation du document par Haïti a eu lieu le 25 septembre 1996.

 

À propos du MADECTH

Le Mouvement d’Appui pour le Développement des Collectivités Territoriales Haïtiennes (MADECTH) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif - dès sa création le 17 octobre 2012 - qui s’investit dans la formation du capital humain par la mise en valeur des ressources de toutes les collectivités territoriales, notamment celles rurales les permettant de se développer. Ses axes d’intervention sont :  l’environnement / développement durable et ses corollaires, développement local / décentralisation, collectivités territoriales et des domaines connexes […].

L’Organisation peut travailler en coopération avec des institutions nationales et internationales au niveau des plans, programmes et projets d’accompagnement pour les Collectivités territoriales etc.

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MADECTH

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